Hall Freyssinet

12 mars 2012

Le classement de la Halle Freyssinet sanctionne l’attentisme de la mairie de Paris

L’option défendue par la Mairie de Paris d’une démolition partielle de la halle précédemment occupée par le Sernam est battue en brèche par la décision de l’État de l’inscrire à l’inventaire des monuments historiques. Elle souffrait de ne pas être adossée à un vrai programme structurant pour l’avenir du quartier, qui reste plus que jamais nécessaire.

Le 23 février 2012, au nom de l’État, le préfet de Paris a annoncé l’inscription de la Halle Freyssinet, qui a longtemps abrité les services du Sernam, à l’inventaire des monuments historiques. Cette décision a mis une fin, sans doute provisoire à un long feuilleton. Elle sanctionne surtout l’étonnant attentisme de la mairie de Paris et de la Semapa pour élaborer un programme à la hauteur de ce site situé à un point nodal du secteur Tolbiac-Chevaleret, entre quartiers anciens et quartier neuf en cours d’aménagement.
La Semapa a bien lancé jusqu’en 2008 quelques réflexions, études et concertations pour définir un projet structurant. Mais ce travail est resté ensuite au point mort, singulièrement depuis que la menace d’une installation du Tribunal de grande instance (TGI) a été écartée en 2009 grâce à la forte mobilisation des habitants, qui a convaincu la Ville de s’opposer aux desiderata du gouvernement (voir
ici...). C’est pourtant le moment où il aurait fallu, comme l’association TAM-TAM l’a demandé dans le cadre du Comité permanent de concertation de Paris rive gauche, concevoir un programme mobilisateur pour donner un nouveau sens à la halle.
Construite en 1927-1929, la halle est emblématique du travail de l’ingénieur Eugène Freyssinet par l’usage qu’il en a fait du béton précontraint dont il est l’inventeur. Initialement, la Semapa et la SNCF avaient prévu sa destruction. Mais il y a dix ans, la mairie de Paris a accepté de prendre en compte le point de vue des associations, et consenti à une conservation partielle de la Halle, inscrite dans le projet de l’architecte Pierre Gangnet pour l’ensemble du quartier Tolbiac-Chevaleret. Reste qu’en repoussant
sine die l’élaboration d’un programme qui valorise la halle en lui attribuant une ou plusieurs nouvelles fonctions, la mairie a fragilisé sa position et fait le lit du classement à l’inventaire des monuments historiques.
Le classement présente l’avantage d’éviter un saucissonnage du bâtiment. Il a aussi l’inconvénient de rendre beaucoup plus compliqué l’élaboration d’un projet qui s’appuie sur ses points forts pour les valoriser dans une perspective moderne. Désormais, il est plus que jamais nécessaire de changer d’approche ; de lancer un concours d’idées, associant largement les habitants et les associations, pour réfléchir à un projet utile et structurant pour le quartier et plus largement ce secteur sud-est de la capitale

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26 mars 2011

Extrait du compte-rendu du samedi de TamTam du 26 mars 2011

La dernière version du projet urbain, qui a évolué dans le sens des demandes de l’association, est présentée sous forme vidéo. Celui-ci reste toutefois suspendu à la décision de l’État concernant la demande de classement de la Halle à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, à laquelle la Mairie résiste car elle aurait pour effet de figer définitivement les lieux.
Actuellement, l’idée serait de conserver 18 travées de la Halle Freyssinet sur 30, côté boulevard Vincent Auriol. Le jardin prévu, qui partirait de la rue de Tolbiac, passerait sous la passerelle Charcot, avec un accès arrivant au niveau de cette passerelle. Des logements sont prévus le long de la Halle, côté Chevaleret. Un parking de 3 niveaux est envisagé sous le jardin, l’entrée se faisant par rue Charcot. On ne sait quelle en sera l’affectation : Publique ? Privée ?

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4 décembre 2010

Extrait du compte-rendu du samedi de TamTam du 4 décembre 2010

Hypothèse d'une inscription à l’inventaire des monuments historiques, qui la protègerait mais compliquerait son aménagement. Négociations en cours entre l'Etat et la Ville, qui propose de conserver les trois quarts du bâtiment. Reste à savoir quel sera son avenir. Pas de véritables structures d’accueil, que ce soit pour les piétons, les voitures ou les cars.

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